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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/179

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ÉVANGÉLINE

Sa lèvre est entr’ouverte et tout son corps frissonne ;
Sous sa morne paupière un court éclair rayonne ;
Sa main laisse tomber son frais bouquet de fleurs :
Elle jette un sanglot et verse d’amers pleurs.
Les malades surpris, par un effort suprême,
De leurs chauds oreillers levèrent leur front blême.


Près d’elle sur un lit où tomba son regard
On venait de porter un grand et beau vieillard ;
Mais il était mourant, et sa joue était creuse ;
Des cheveux gris tombaient sur sa tempe fiévreuse.
Et dans le même instant un reflet du soleil,
En luisant sur son front le rendait plus vermeil,
Paraissait effacer les rides du vieil âge,
Et rendre la jeunesse à son pâle visage.