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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/30

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ÉVANGÉLINE

Tout, alors, présageait un hiver rigoureux.
L’abeille avait gardé tout son miel savoureux,
Et les coureurs des bois et les chasseurs sauvages
Qui, dans un cas pareil, se prétendaient fort sages,
Assuraient que l’hiver serait dur et mauvais
Car le renard perfide avait le cuir épais.


Ainsi venait l’automne et les froids avec elle.
Mais ce temps enchanteur, cette époque si belle
Qu’on appelle au hameau l’été de la Toussaint
Ranima le cœur triste et le soleil éteint :
Un éclat radieux portant aux rêveries
Illuminait les airs, les bois et les prairies ;
L’univers rayonnant et brillant de fraîcheur,
Semblait sortir des mains du sage Créateur.
On eût dit que l’amour régnait dans tout le monde :
Que l’océan chantait pour endormir son onde !