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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/33

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ÉVANGÉLINE

C’était lui qui gardait les timides agneaux.
Et la nuit quand les loups réunis en troupeaux,
Dans les bois d’alentour hurlaient leurs cris de rage,
Lui seul les protégeait par son noble courage.


Quand la lune, plus tard, éclaira l’horizon,
Que sa molle lueur argenta le gazon,
Les chariots remplis d’un foin aromatique,
Arrivèrent des champs à la grange rustique :
Sous de larges harnais décorés de pompons
Les chevaux hennissants balançaient leurs grands fronts,
Secouaient avec bruit leur épaisse crinière
Où tombaient la rosée et la fine poussière,
Et rongeaient l’acier dur de leur mors écumant :
La féconde génisse arrêtée un moment
Ruminait, l’œil pensif, pendant que la laitière,
En écume d’argent, dans sa blanche chaudière,