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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/89

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ÉVANGÉLINE

Benoît leur compagnon demeurait impassible
Et semblait ne point voir la scène indescriptible
Qui se passait alors sur le bord de la mer.
Après quelques instants d’un calme bien amer,
Lorsque pour lui parler tous deux ils se levèrent,
Ô surprise ! ô douleur ! alors ils le trouvèrent
Étendu sur le sol, froid et sans mouvement !
Le prêtre lui leva la tête doucement ;
Et la vierge tombant à genoux sur la terre,
Près des restes sacrés de son bien-aimé père,
Poussa de longs sanglots et puis s’évanouit.
Et jusqu’à l’heure où l’aube au ciel s’épanouit
Comme une fleur au bord d’un odorant parterre,
La pauvre enfant dormit ce sommeil de mystère,
Ce lourd sommeil qu’on nomme évanouissement.
Quand elle s’éveilla le fond du firmament
Était encore rougi par le feu du village ;
Les galets de la rive et l’herbe et le feuillage