Aller au contenu

Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mieux le château princier dans son élégance de ligues, relique précieuse du plus précieux des siècles. De la terrasse la pelouse se déroule vers la Seine, bordée de toutes parts de grands arbres et d’épais massifs où vont se perdre les allées. On ne sait pas où le parc se termine. Le regard cherche en vain, derrière les rideaux de feuilles, une clôture, un mur. Mais ce mur existe : les internés ne le savent que trop.

Non, certes, on ne se croirait point dans Paris, n’était cependant cet échafaudage de fer qui se dresse sur la gauche, par dessus les plus hautes branches, géant et grêle à la fois ; la tour Eiffel, qu’une amie à moi a spirituellement appelée « le squelette d’une tour», et pour laquelle Maupassant démontre, au début d’un volume de voyages, tant d’antipathie. Il n’avait pas tort de préférer la tour penchée de Pise, chère à Paul et à Victor Margueritte...

Quand M. de Lapeyrouse prit la vue photographique que nous reproduisons dans ce volume, le docteur Meuriot, qui lui montrait le parc, lui recommanda :

— Évitez de prendre la tour !...

Il indiquait, par cette phrase, qu’il sentait comme Maupassant le goût douteux de ce squelette aérien à côté de la pure demeure et de cet autre monument de grand style aussi : la nature, qui étale ici toutes les ressources de sa coquetterie, toute la force de sa beauté, sur les fleurs, sur les gazons, dans les arbres.

Deux vaches laitières, tranquillement, paissent dans le fond. Le docteur Meuriot nous arrête devant une aubépine géante et devant un autre arbre de su-