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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/132

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lui et il me dit que Maupassant était un très bon joueur. Il me raconte qu’il fermait de temps à autre les yeux pour chercher des rimes et composer des vers. Jean Bouthière, alors maître d’hôtel du docteur Meuriot au château de la Princesse de Lamballe, me dit qu’il n’a jamais parlé avec Guy de Maupassant, mais qu’il l’a souvent vu, et que le portrait gravé par Le Rat, publié dans Des Vers, n’est point du tout ressemblant au malade qu’il a vu. Guy de Maupassant, quand il est arrivé à Passy, portait toute sa barbe (le portrait nous le montre rasé) et ne l’a jamais quittée jusqu’à sa mort.

C’est à un autre pensionnaire de la Maison Blanche, à un Portugais polyglotte, aimable et instruit, Don Luiz Pinto Leite, que je dois la copie de l’acte de décès de l’écrivain. Il a bien voulu le faire copier pour moi à la Mairie de Passy. Voici cette pièce textuellement reproduite :

N. 2667. Décès de Maupassant.

Préfecture du Département de la Seine.
Extrait des minutes des Actes de Décès.
Mairie du XVIe Arrondissement.

L’an mil-huit-cent-quatre-vingt-treize, le sept juillet, à neuf heures du matin. Acte de décès de Henri-René-Albert Guy de Maupassant, âgé de quarante-trois ans, homme de lettres, né à Sotteville près Yvetot (Seine-Inférieure), domicilié à Paris, rue Boccador, 24, décédé le six juillet courant à neuf heures du matin ; fils de François-Albert-Gustave de Maupassant, sans profession, demeurant à Saint-Maxime (Var) et de Laure-Marie-Geneviève