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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/155

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tenir de toi chez qui il existerait depuis fort longtemps.

Le ténia, dont, cinq fois sur dix, on ne voit aucune trace, affecte les formes de toutes les maladies et spécialement des maladies nerveuses, de l’estomac et du cœur. Les symptômes sont si divers et si changeants qu’ils déroutent tous les médecins. — Ces changements de symptômes sont dus aux déplacements de l’animal. L’appétit au lieu d’être excessif, comme on le prétend, est souvent nul. Les apparences si incompréhensibles de ta maladie indiquent presque sûrement pour les deux médecins sus-nommés l’existence de cette bête qui jusqu’ici aurait dissimulé sa présence. Parle de cela à Paul Fidelin, je t’en prie. On a quelquefois traité pendant dix ou quinze ans des malades dont les médecins ne reconnaissaient pas l’affection, ou ne voulaient pas la voir, qu’on a guéris en trois mois avec des vermifuges énergiques.

Je suis joliment content qu’Hervé soit enfin sous-officier. Sa vie va être toute changée et fort supportable maintenant. C’est pour lui une différence du tout au tout.

Je travaille en ce moment beaucoup à mon Roman. Mais c’est rudement difficile ; surtout pour la mise en place de chaque chose et les transitions. Enfin dans quatre ou cinq mois je serai bien avancé. Je ne vais pas mal en ce moment ; je crois que c’est l’effet des bains à vapeur que je continue à prendre tous les deux jours sans qu’ils me fatiguent le moins du monde. Dans ma dernière lettre à Flaubert je lui ai demandé s’il pourrait venir à Étretat, mais je n’ai pas encore eu de réponse.