Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/245

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Dans la tribune d’honneur, dressée perpendiculairement au Musée, et qui est occupée par les personnages officiels et de nombreuses dames aux claires et élégantes toilettes, on supporte stoïquement les rayons d’un soleil brûlant : à peine y peut-on respirer, tant il y fait chaud ; mais on ne bronche cependant pas, pour ne pas perdre un mot des discours qui vont être prononcés.

Voici les membres du Comité qui s’avancent et qui vont prendre place dans la petite tribune élevée à leur intention au bas du grand escalier du Musée. C’est un brouhaha général dans la foule qui se lève pour voir les académiciens.

D’aucuns, qui s’attendaient à voir les membres de l’Institut revêtus de l’habit à palmes, sont un peu déçus. Mais on leur explique que Maupassant n’ayant pas été de l’Académie, ces messieurs, qui ne sont d’ailleurs pas délégués officiels de l’illustre compagnie, ont dû se contenter de l’habit noir, certains d’entre eux portant au côté la plaque de grand-officier de la Légion d’honneur, des brochettes de décorations, voire même des grands cordons d’ordres étrangers.

La cérémonie commence. La musique du 24e régiment d’infanterie, sous la direction de son chef distingué, M. Bonnelle, joue l’ouverture des Deux Nuits, de Boïeldieu, puis on entend l’Hymne Triomphal de Ch. Lenepveu, que la musique militaire, la musique municipale et le Cercle orphéonique exécutent sous la direction de l’auteur. Cet hymme fut, on le sait, composé pour l’inauguration du monument élevé au Cimetière monumental, à la mémoire