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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/253

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« Pourrai-je ne pas exprimer publiquement notre reconnaissance à M. Louis Bernier de l’Institut et à M. Raoul Verlet ? Ils nous ont offert si gracieusement leur précieux concours : l’un pour l’architecture du monument, dont la silhouette et les profils sont si purs et se détachent si élégamment dans ce décor de verdure, l’autre pour le caractère élevé et l’allure distinguée qu’il a su donner à la figure comme au buste. Nous applaudissons au succès de M. Raoul Verlet, qui vient d’obtenir au Salon de cette année la médaille d’honneur pour la sculpture.

« Peut-être ce monument semblera-t-il au premier aspect de dimensions modestes ; mais nous avons pensé que, placé vis-à-vis de celui de Flaubert, il ne devait pas le dépasser comme proportions. C’est aussi ce qui nous a guidé pour le choix de son emplacement ; n’était-il pas naturel que, par un sentiment filial, l’élève fût rapproché du maître ?

« La figure de la Liseuse, qui accompagne la stèle du monument élevé à Maupassant, au parc Monceau, par la Société des Gens de lettres, n’apparaît pas à vos yeux, il est vrai ; mais nous avons du moins, aujourd’hui, une Muse, gracieuse et vivante, dont les accents délicats feront chanter les vers du poète.

« La stèle qui supporte le buste est de granit rose sorti de la terre normande. C’est la première fois que cette belle matière est employée dans notre région.

« "Granit rose !" Ces mots n’évoquent-ils pas le souvenir des Sphinx et des temples de l’antique Égypte ?

« Ne font-ils pas songer aux fleurs de lotus et à ces scarabées sacrés symboles de l’éternelle vie, ou du printemps qui doit renaître ?