Aller au contenu

Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désolée qui vient de mourir dix ans après Guy ! - et de quelques amis de l’écrivain : MM. Auguste Dorchain, les docteurs Balestre, Glatz, Meuriot, Grout et Dejerine, Cahen, le comte Joseph Primoli, Pol Neveux... C’est surtout de la maladie et de la mort de Maupassant que toutes ces personnes ont bien voulu me parler. L’esprit s’arrête sur la période navrante et triste de cette existence ; on oublie, presque, les « délices de glorifier enfin un des nôtres, un latin à la bonne tête limpide et solide, un constructeur de belles phrases, éclatantes comme de l’or, pures comme du diamant ! » C’est Zola qui a écrit cet éloge de Maupassant...

C’est à Mme de Maupassant[1] même que j’ai demandé, il y a deux ans, quelques renseignements sur ses dernières relations avec son cher et regretté fils. Quoique atteinte d’une grave maladie de cœur, elle a bien voulu me faire connaître, par l’entremise du docteur Balestre, de Nice, tout ce que je désirais savoir. Lié avec elle d’une vieille et intime amitié, ayant lui-même beaucoup connu Guy de Maupassant, le docteur Balestre a eu la patience de m’écrire, au cours de ces deux années, un certain nombre de lettres où il expose fidèlement les dernières relations du fils et de la mère et les premières angoisses qu’elle a éprouvées lorsqu’elle a vu cette splendide intelligence s’envelopper de nuages. La plupart de mes renseignements est tirée de ma correspondance avec le bon et savant docteur niçois ; tout le reste me vient des amis de l’écrivain, et j’inscris, au bas des pages, la source de chacune de mes notes.

  1. Morte à Nice le 8 décembre 1903.