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Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/56

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sa vigueur et de son endurance ; il faisait facilement une course de 80 kilomètres ; il a descendu la Seine de Paris à Rouen en ramant et en portant deux amis dans sa yole. C’est aussi de l’acharnement qu’il apportait à son travail intellectuel, poursuivant son œuvre sans repos ni trêve, ne s’arrêtant que lorsqu’il la jugeait achevée.

Dans l’été de 1891, pendant qu’il était à Divonne et à Champel, Guy de Maupassant avait éprouvé quelques symptômes pouvant faire craindre une affection mentale ; ces symptômes, sur lesquels je n’ai pas de renseignements, mais qui paraissent avoir frappé le malade seul et avoir échappé à son entourage, s’étaient promptement et complètement dissipés ; vers l’automne, notre malheureux écrivain se sentait dans la plénitude de sa puissance intellec- tuelle ; il amassait à ce moment les matériaux d’une étude sur Tourguénieff ; c’est à ce travail que font allusion les mots pour me préparer etc. de la dépêche du 30 septembre.

La Correspondance de Tourguénieff, récemment publiée dans la Bibliothèque Charpentier par Monsieur E. Halpérine-Kaminsky, prouve toute l’affectueuse amitié que le célèbre écrivain russe avait pour son confrère français.

Mme de Maupassant m’a envoyé en 1901 deux lettres qui sont parmi les dernières de celles qu’elle a reçues de lui ; il serait bien difficile de retrouver la lettre qui clôture la correspondance. De ces deux lettres de Maupassant, aucune ne porte de date ; elles sont timbrées à la poste, l’une du 14 mars 1891, l’autre du 27 juin ou juillet.