Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
les forçats du mariage

Robert ne quitta point son chevet.

Il écrivit à Juliette pour la supplier de l’excuser.

Mme Rabourdet le regardait d’un air haineux.

Quant à M. Rabourdet, il s’épanouissait dans la joie la plus complète. Il avait un petit-fils, déclaré viable, qui s’appellerait comte de Luz. Que pouvait-il demander de plus à son gendre ?

Le surlendemain, Marcelle se trouvant mieux, Robert put sortir et se présenta à l’hôtel Moriceau.

Juliette fit répondre qu’elle était malade, et que de longtemps elle ne recevrait pas. Néanmoins il vint chaque jour, et comme elle continuait à refuser sa porte, il lui écrivit. Pour toute réponse, il reçut sa lettre non décachetée. Alors il se décida à forcer la consigne. Mais dans l’antichambre on l’arrêta, en lui disant que Mme Moriceau était au lit.

Cependant, par la fenêtre, il aperçut Juliette qui se promenait dans le jardin, languissamment appuyée sur le bras d’Étienne.

À cette vue, le sang lui monta aux yeux. Il sortit comme un fou ; il voyait rouge.

Où allait-il ?

Il revint à son hôtel. Une sorte de délire l’emportait. Il fit atteler son phaéton, courut au bois, le traversa en tous sens, espérant rencontrer quelques-uns de ses anciens amis.

Il y trouva Nana et la princesse Ircoff, toutes deux escortées.

Il ne put faire à Nana qu’un signe d’intelligence