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Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/362

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les forçats du mariage

Cette révélation bouleversa Marcelle. Elle se leva par un soubresaut, puis elle retomba.

— Se tuer ! dit-elle. Ah ! je devine. Mon Dieu ! mon Dieu !

Elle courut à l’appartement de Robert, l’enlaça dans ses bras.

— Robert, vends tout, tout. Te faut-il une procuration ? Tout ce que je possède est à toi.

Le lendemain, Robert avait une procuration en règle pour vendre l’hôtel.

Huit jours après, il le cédait, au prix de 400,000 francs, à un M. Robinet, agent d’affaires, qui n’était que le prête-nom de Mlle Zoé Coulon, autrement dite la belle Toto.

Marcelle dut ainsi céder la place à la maîtresse de son mari.

Or, Toto, quand il s’agit de payer, sut reconquérir l’amour de Robert, et elle ne paya point. Il resta donc avec ses dettes. Seulement Toto lui fit la grâce de lui offrir un logement gratuit dans son hôtel.

Robert passa ainsi pour avoir chassé sa femme de sa maison, afin d’y installer sa maîtresse. Marcelle le crut aussi. Ce dernier outrage combla la mesure. Sur les instances de M. et de Mme Rabourdet, Mme de Luz se décida enfin à rentrer avec eux rue de Provence et à déposer au parquet une demande en séparation.