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Page:Marie de Compiègne - L’évangile aux femmes.djvu/90

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pain , ou de celui qui a pris son nom, semble avoir été la plus goûté, et elle s’est confondue peu à peu avec la rédaction originale qu’elle a absorbée en partie, ce qui a fait depuis attribuer à Durpain l’œuvre tout entière.

5° L’identité de Marie de France avec Marie de Compiègne est prouvée par les rapprochements contenus dans les deux premiers couplets du ms. C, et l’auteur des Fables et des Lais et de la première rédaction de l’Évangile aux femmes est bien née à Compiègne.

Si l’on admet ces conclusions, il en résulte que l’on ne doit point s’arrêter à l’objection de ceux qui s’étonneraient de voir une femme parler avec si peu de respect de son sexe. Une femme poète au moyen-âge devait être plus qu’aujourd’hui une anomalie ; il fallait, pour que ce phénomène pût se produire, et une personnalité très-marquée, et des circonstances particulières, capables de favoriser l’éclosion d’un talent que les mœurs de cette époque ne pouvaient guère susciter. Il n’est donc pas étonnant de trouver réunies dans Marie des qualités si différentes : une énergie virile et une sensibilité féminine, le don de l’enthousiasme et l’esprit satirique, l’imagination chevaleresque et la simplicité modeste.


Compiègne —Imp et lith de V. Edler. 8. r. de la Corne-de-Cerf.