Aller au contenu

Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les bergers, auprès du feu de bois mort dont la fumée monte lentement vers le ciel, comme une prière humble et résignée. C’est de cet amour religieux, de cet amour libre et joyeux qu’elle aima, au couvent des Anglaises, la mère Maria-Alicia, c’est cette amicale tendresse qui l’unit plus tard à François Rollinat, l’ami parfait.

Dans les attaques les plus violentes de George Sand contre la société, il est bien rare qu’il y ait un accent d’amertume et de haine, et, lorsqu’elle se laisse entraîner à ces déclamations ardentes, à ces invectives enflammées qui retentissent à travers toutes les œuvres qu’elle a composées, jusque vers 1850, ce n’est point elle à vrai dire qui parle, mais sous son nom quelqu’un de ses amis politiques. Personne moins qu’elle ne fut portée à dénigrer, à mépriser ou à haïr ; nulle femme ne fut naturellement plus respectueuse, plus déférente que