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Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/104

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puis on verse ce jus sur la viande. C’est exquis.

Le repas se termine invariablement par le kous-kous ou kouskoussou, le mets national. Les Arabes préparent le kous-kous en roulant à la main de la farine de façon à en former de petits grains pareils à du plomb de chasse. On cuit ces granules d’une façon particulière et on les arrose avec un bouillon spécial. Je serai muet sur ces recettes, pour qu’on ne m’accuse pas de ne parler que de cuisine.

Quelquefois on apporte encore de petits gâteaux au miel, feuilletés, qui sont fort bons.

Chaque fois qu’on vient de boire, le caïd qui vous reçoit vous dit : Saa ! (à votre santé !). On doit lui répondre : Allah y selmeck ! ce qui équivaut à notre : "Que Dieu vous bénisse !" Ces formules sont répétées dix fois pendant chaque repas.

Tous les soirs, vers quatre heures, nous nous installons sous une tente nouvelle ; tantôt au pied d’une montagne, tantôt au milieu d’une plaine sans limite.

Mais, comme la nouvelle de notre arrivée s’est répandue dans la tribu, on aperçoit de tous côtés, dans les lointains, dans la campagne stérile ou sur les collines, des petits