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Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/130

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qu’il fume, à moins qu’on n’ait pitié de lui. Il expire généralement étouffé et gros comme un ballon.

Comme sport saharien on fait souvent assister les étrangers à la lutte d’une léfaa et d’un ouran.

Qui de nous n’a rencontré dans le Midi ces pauvres petits lézards à queue coupée courant le long des vieux murs ? On se demande d’abord quel est le mystère de ces queues absentes. Puis, un jour, comme on lisait à l’ombre d’une haie, on vit soudain une couleuvre jaillir d’une crevasse et s’élancer vers l’innocente et gentille bête se chauffant sur une pierre. Le lézard fuit, mais, plus rapide, le reptile l’a saisi par la queue, par sa longue queue mobile, et la moitié de ce membre reste entre les dents pointues de l’ennemi tandis que l’animal mutilé disparaît dans un trou.

Eh bien ! l’ouran, qui n’est autre chose que le crocodile de terre dont parle Hérodote, sorte de gros lézard du Sahara, venge sa race sur la terrible léfaa.

Le combat de ces animaux est d’ailleurs plein d’intérêt. Il a lieu généralement dans une vieille caisse à savon. On y dépose