vie. » ― Mais elle n’en tenait aucun compte, et continuait :
― « Oui, madame, ces gens-là, ça ne fait que
manger des pommes de terre et du cochon et puis
du cochon et des pommes
de terre. Et il ne faut pas
croire qu’ils sont propres. ―
Oh non ! ― Ils ordurent partout,
sauf le respect que je
vous dois. Et si vous les
voyiez faire l’exercice pendant
des heures et des
jours ; ils sont là tous
dans un champ : ― et
marche en avant, et
marche en arrière, et
tourne par-ci, et tourne
par-là. ― S’ils cultivaient
la terre au
moins, ou s’ils travaillaient
aux routes dans
leur pays ! ― Mais non,
madame, ces militaires,
ça n’est profitable à personne ! Faut-il que le pauvre
peuple les nourrisse pour n’apprendre rien qu’à massacrer !
― Je ne suis qu’une vieille femme sans éducation,
c’est vrai, mais en les voyant qui s’esquintent
le tempérament à piétiner du matin au soir, je me
dis : ― Quand il y a des gens qui font tant de découvertes
pour être utiles, faut-il que d’autres se donnent
tant de mal pour être nuisibles ! Vraiment, n’est-ce
pas une abomination de tuer des gens, qu’ils soient