million sur moi. De cette façon, au moins, nous évitons un tas de formalités et un tas de retards. Ne vous inquiétez de rien.
L’employé criait :
— Les voyageurs pour Paris en voiture !
Ils se précipitèrent dans un wagon où se trouvaient deux vieilles dames.
Lebrument murmura à l’oreille de sa femme :
— C’est ennuyeux, je ne pourrai pas fumer.
Elle répondit tout bas :
— Moi aussi, ça m’ennuie bien, mais ça n’est pas à cause de ton cigare.
Le train siffla et partit. Le trajet dura une heure, pendant laquelle ils ne dirent pas grand-chose, car les deux vieilles femmes ne dormaient point.
Dès qu’ils furent dans la cour de la gare Saint-Lazare, Me Lebrument dit à sa femme :
— Si tu veux, ma chérie, nous allons d’abord déjeuner au boulevard, puis nous reviendrons tranquillement chercher notre malle pour la porter à l’hôtel.
Elle y consentit tout de suite.
— Oh oui, allons déjeuner au restaurant. Est-ce loin ?
Il reprit :
— Oui, un peu loin, mais nous allons prendre l’omnibus.
Elle s’étonna :
— Pourquoi ne prenons-nous pas un fiacre ?
Il se mit à la gronder en souriant :
— C’est comme ça que tu es économe, un fiacre pour cinq minutes de route, six sous par minute, tu ne te priverais de rien.
— C’est vrai, dit-elle, un peu confuse.