Aller au contenu

Page:Maupassant - Clair de lune, 1905.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
apparition

« Il faisait un temps radieux, et j’allais au grand trot à travers les prairies, écoutant des chants d’alouettes et le bruit rythmé de mon sabre sur ma botte.

« Puis j’entrai dans la forêt et je mis au pas mon cheval. Des branches d’arbres me caressaient le visage ; et parfois j’attrapais une feuille avec mes dents et je la mâchais avidement, dans une de ces joies de vivre qui vous emplissent, on ne sait pourquoi, d’un bonheur tumultueux et comme insaisissable, d’une sorte d’ivresse de force.