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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/108

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la peur

Et un son sortit de sa bouche, un son indistinct, un murmure plaintif.

Alors un bruit formidable éclata dans la cuisine. Le vieux garde avait tiré. Et aussitôt les fils
se précipitèrent, bouchèrent le judas en dressant la grande table qu’ils assujettirent avec le buffet. Et je vous jure qu’au fracas du coup de fusil que je n’attendais point, j’eus une telle angoisse du cœur, de l’âme et du corps, que je me sentis défaillir, prêt à mourir de peur.

Nous restâmes là jusqu’à l’aurore, incapables de bou­ger, de dire un mot, crispés dans un affolement indicible.