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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/138

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les sabots

lui fallut boire le premier verre d’eau-de-vie de la rincette, le second du pousse-rincette, et le troisième du coup-de-pied-au-cul.

Et M. Omont la congédia. — Va laver ta vaisselle maintenant, t’es une bonne fille.

Il en fut de même au dîner. Puis elle dut faire sa partie de dominos ; puis il l’envoya se mettre au lit,

— Va te coucher, je monterai tout à l’heure.

Et elle gagna sa chambre, une mansarde sous le toit. Elle fit sa prière, se dévêtit et se glissa dans ses draps.

Mais soudain elle bondit, effarée. Un cri furieux faisait trembler la maison.

— Adélaïde ?

Elle ouvrit sa porte et répondit de son grenier :

— Me v’là, not’maître.

— Ousque t’es ?

— Mais j’suis dans mon lit, donc, not’maître.

Alors il vociféra : — Veux-tu bien descendre, nom de D… J’aime pas coucher tout seul, nom de D…, et si tu n’veux point, tu vas me foutre le camp, nom de D…