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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/221

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aux champs

— C’te rente de douze cents francs, ce s’ra promis d’vant l’notaire ?

M. d’Hubières répondit :

— Mais certainement, dès demain.

La fermière, qui méditait, reprit :

— Cent francs par mois, c’est point suffisant pour nous priver du p’tit ; ça travaillera dans quéqu’z’ans ct’éfant ; i nous faut cent vingt francs.

Mme d’Hubières trépignant d’impatience, les accorda tout de suite ; et, comme elle voulait enlever l’enfant, elle donna cent francs en cadeau pendant que son mari faisait un écrit. Le maire et un voisin, appelés aussitôt, servirent de témoins complaisants.

Et la jeune femme, radieuse, emporta le marmot hurlant, comme on emporte un bibelot désiré d’un magasin.

Les Tuvache, sur leur porte, le regardaient partir muets, sévères, regrettant peut-être leur refus.

On n’entendit plus du tout parler du petit Jean Vallin. Les parents, chaque mois, allaient toucher leurs cent vingt francs chez le notaire ; et ils étaient