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Page:Maupassant - Conte de la bécasse, 1906.djvu/255

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un fils

cuirasse, les étreint, ne laissant même pas deviner leur gorge puissante et martyrisée ; et elles sont coiffées d’une étrange façon : sur les tempes, deux plaques brodées en couleur encadrent le visage, serrent les cheveux qui tombent en nappe derrière la tête, puis remontent se tasser au sommet du crâne sous un singulier bonnet, tissu souvent d’or ou d’argent.

La servante de notre auberge avait dix-huit ans au plus, des yeux tout bleus, d’un bleu pâle que perçaient les deux petits points noirs de la pupille ; et ses dents courtes, serrées, qu’elle montrait sans cesse en riant, semblaient faites pour broyer du granit.

Elle ne savait pas un mot de français, ne parlant que le breton, comme la plupart de ses compatriotes.

Or, mon ami n’allait guère mieux, et, bien