Aller au contenu

Page:Maupassant - Contes de la bécasse, 1894.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

baron près d’elle, s’attardant, au pas, dans une grande avenue interminablement droite et longue et sur laquelle quatre rangs de chênes se repliaient comme une voûte.

Frémissant d’amour et d’inquiétude, il écoutait d’une oreille le bavardage moqueur de la jeune femme, et de l’autre il suivait le chant des cors et la voix des chiens qui s’éloignaient.

« Vous ne m’aimez donc plus ? » disait-elle.

Il répondait : « Pouvez-vous dire des choses pareilles ? »

Elle reprenait : « La chasse cependant semble vous occuper plus que moi. »

Il gémissait : « Ne m’avez-vous point donné l’ordre d’abattre moi-même l’animal ? »

Et elle ajoutait gravement : « Mais j’y compte. Il faut que vous le tuiez devant moi. »