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Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/209

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arraché la peau avec une caillou coupante, et séché dans le soleil pendant huit jours. Aoh, très bonne pour moi, cette.

Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage.

Je dis :

— Cet homme devait être très fort.

L’Anglais prononça avec douceur :

— Aoh yes ; mais je été plus fort que lui. J’avé mis cette chaîne pour le tenir.

Je crus qu’il plaisantait. Je dis :

— Cette chaîne maintenant est bien inutile, la main ne se sauvera pas.

Sir John Rowell reprit gravement :

— Elle voulé toujours s’en aller. Cette chaîne été nécessaire.

D’un coup d’œil rapide j’interrogeai son visage, me demandant :