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Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/50

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Champs-Élysées, afin de regarder passer le monde élégant, les équipages et les jolies femmes.

Il disait le lendemain, à son compagnon de peine :

— Le retour du bois était fort brillant, hier.

Or, un dimanche, par hasard, ayant suivi des rues nouvelles, il entra au parc Monceau. C’était par un clair matin d’été.

Les bonnes et les mamans, assises le long des allées, regardaient les enfants jouer devant elles.

Mais soudain François Tessier frissonna. Une femme passait, tenant par la main deux enfants : un petit garçon d’environ dix ans, et une petite fille de quatre ans. C’était elle.

Il fit encore une centaine de pas, puis s’affaissa sur une chaise, suffoqué par l’émotion. Elle ne l’avait pas reconnu. Alors il revint, cherchant à la voir encore. Elle s’était assise, maintenant. Le garçon demeurait très sage, à son côté, tandis que la fillette faisait des pâtés de terre. C’était elle, c’était bien elle. Elle