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Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/331

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tressaillit, s’assit, écouta. Pour la seconde fois, le tintement vibrant éclata dans la nuit.

Elle sauta hors du lit, et de toute sa force pressa le bouton électrique qui devait réveiller sa femme de chambre. Puis, une bougie à la main, elle courut au vestibule.

À travers la porte elle demanda :

— Qui est là ?

Une voix inconnue répondit :

— C’est une lettre.

— Une lettre, de qui ?

— D’un médecin.

— Quel médecin ?

— Je ne sais pas, c’est pour un accident.

N’hésitant plus, elle ouvrit, et se trouva en face d’un cocher de fiacre au chapeau ciré. Il tenait à la main un papier qu’il lui présenta. Elle lut :

« Très urgent — Monsieur le comte de Guilleroy — ».

L’écriture était inconnue.

— Entrez, mon ami, dit-elle ; asseyez-vous, et attendez-moi.

Devant la chambre de son mari, son cœur se mit à battre si fort qu’elle ne pouvait l’appeler. Elle heurta le bois avec le métal de son bougeoir. Le comte dormait et n’entendait pas.

Alors, impatiente, énervée, elle lança des coups de pied et elle entendit une voix pleine de sommeil qui demandait :