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Page:Maupassant - Fort comme la mort.djvu/80

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Simple député, il ne comptait pas pour grand’chose. Beau-père du marquis de Farandal, dont les aïeux avaient été les familiers fidèles et préférés de la maison royale de France, il montait au premier rang.

L’amitié de la duchesse pour sa femme prêtait en outre à cette union un caractère d’intimité très précieux, et par crainte qu’une autre jeune fille se rencontrât qui plût subitement au marquis, il avait fait revenir la sienne afin de hâter les événements.

Mme de Mortemain, pressentant ses projets et les devinant, y prêtait une complicité silencieuse, et, ce jour-là même, bien qu’elle n’eût pas été prévenue du brusque retour de la jeune fille, elle avait engagé son neveu à venir chez les Guilleroy, afin de l’habituer, peu à peu, à entrer souvent dans cette maison.

Pour la première fois, le comte et la duchesse parlèrent à mots couverts de leurs désirs, et en se quittant, un traité d’alliance était conclu.

On riait à l’autre bout du salon. M. de Musadieu racontait à la baronne de Corbelle la présentation d’une ambassade nègre au Président de la République, quand le marquis de Farandal fut annoncé.

Il parut sur la porte et s’arrêta. Par un geste du bras rapide et familier, il posa un monocle sur son