Page:Maupassant - L’Esprit en France, paru dans Le Gaulois, 19 juin 1881.djvu/17

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connus. Le public est parti là-dessus, saisissant ou croyant saisir les moindres intentions ironiques, soulignant les nuances, éclatant d’enthousiasme à chaque trait. On se disait :

— Vous avez reconnu M. X… ? Est-ce assez ça ?

— Et Mme B… ? Est-elle ressemblante ?

Et on riait, on riait à se tordre.

Mais quand M. X… sera mort, quand Mme B… sera morte, l’autre public, le suivant, comprendra-t-il ? Reprenez un à un tous les mots de cette pièce : chacun semble une actualité de journal, une allusion à des choses d’hier et d’aujourd’hui. Il faut être initié pour comprendre et pour rire. Que restera-t-il de cette œuvre ? Attendons-la, dans trois ans seulement, sur la scène du même théâtre !