Aller au contenu

Page:Maupassant - L’Inutile Beauté, OC, Conard, 1908.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LE MASQUE


Il y avait bal costumé, à l’Élysée-Montmartre, ce soir-là. C’était à l’occasion de la Mi-Carême, et la foule entrait, comme l’eau dans une vanne d’écluse, dans le couloir illuminé qui conduit à la salle de danse. Le formidable appel de l’orchestre, éclatant comme un orage de musique, crevait les murs et le toit, se répandait sur le quartier, allait éveiller, par les rues et jusqu’au fond des maisons voisines, cet irrésistible désir de sauter, d’avoir chaud, de s’amuser, qui sommeille au fond de l’animal humain.

Et les habitués du lieu s’en venaient des quatre coins de Paris, gens de toutes les classes, qui aiment le gros plaisir tapageur, un