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Page:Maupassant - L’Inutile Beauté, OC, Conard, 1908.djvu/236

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UN CAS DE DIVORCE.

Elle chanta, comme chantent les femmes que touche l’amour, puis, éperdue, frémissante, elle tomba sur le cœur du roi en cherchant ses lèvres.

Mais il la jeta dans le lac, et prenant ses rames gagna la berge, sans s’inquiéter si on la sauvait.

Nous nous trouvons, messieurs les juges, devant un cas tout à fait semblable. Je ne ferai plus que lire maintenant des passages du journal que nous avons surpris dans un tiroir du secrétaire.


 

Comme tout est triste et laid, toujours pareil, toujours odieux. Comme je rêve une terre plus belle, plus noble, plus variée. Comme elle serait pauvre l’imagination de leur Dieu, si leur Dieu existait ou s’il n’avait pas créé d’autres choses, ailleurs.

Toujours des bois, de petits bois, des fleuves qui ressemblent aux fleuves, des plaines qui ressemblent aux plaines, tout est pareil et monotone. Et l’homme !… L’homme ?… Quel horrible animal, méchant, orgueilleux et répugnant.