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Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/22

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officiers des postes voisins, ou bien ils venaient dîner chez moi.

Quant aux… plaisirs – je vous les ai dits. Alger m’offrait les plus raffinés ; et de temps en temps, un Arabe complaisant et compâtissant m’arrêtait au milieu d’une promenade pour me proposer d’amener chez moi, à la nuit, une femme de tribu. J’acceptais quelquefois, mais, le plus souvent, je refusais, par crainte des ennuis que cela pouvait me créer.

Et, un soir, en rentrant d’une tournée dans les terres, au commencement de l’été, ayant besoin de Mohammed, j’entrai dans sa tente sans l’appeler. Cela m’arrivait à tout moment.

Sur un de ces grands tapis rouges en haute laine du Djebel-Amour, épais et doux comme des matelas, une femme, une fille, presque nue, dormait, les bras croisés