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Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/116

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chait, se frottait contre elle, frémissant tout envahi par le désir. Elle disait :

— Y a bien longtemps que je n’ai vu maman ; c’est dur tout de même d’être séparées tant que ça.

Et son œil perdu regardait au loin, à travers l’espace, jusqu’au village abandonné là-bas, là-bas, vers le nord.

Lui, tout à coup, la saisit par le cou et l’embrassa de nouveau ; mais, de son poing fermé, elle le frappa en pleine figure si violemment qu’il se mit à saigner du nez ; et il se leva pour aller appuyer sa tête contre un tronc d’arbre. Alors elle fut attendrie et, se rapprochant de lui, elle demanda :

— Ça te fait mal ?

Mais il se mit à rire. Non, ce n’était rien ; seulement elle avait tapé juste sur le milieu. Il murmurait : « Cré coquin ! » et il la regardait avec admiration, pris d’un respect, d’une affection tout autre, d’un commencement d’amour vrai pour cette grande gaillarde si solide.

Quand le sang eut cessé de couler, il lui