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Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/177

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sus quatre bougies qu’elle alluma, prit un rameau de buis accroché derrière la glace de la cheminée et le posa entre les bougies dans une assiette qu’elle emplit d’eau claire, n’ayant point d’eau bénite. Mais, après une réflexion rapide, elle jeta dans cette eau une pincée de sel, s’imaginant sans doute exécuter là une sorte de consécration.

Lorsqu’elle eut terminé la figuration qui doit accompagner la Mort, elle resta debout, immobile. Alors l’officier de santé, qui l’avait aidée à disposer les objets, lui dit tout bas : — « Il faut emmener Caravan. » Elle fit un signe d’assentiment, et s’approchant de son mari qui sanglotait, toujours à genoux, elle le souleva par un bras, pendant que M. Chenet le prenait par l’autre.

On l’assit d’abord sur une chaise, et sa femme, le baisant au front, le sermonna. L’officier de santé appuyait ses raisonnements, conseillant la fermeté, le courage, la résignation, tout ce qu’on ne peut garder dans ces malheurs foudroyants. Puis tous deux le prirent de nouveau sous les bras et l’emmenèrent.