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Page:Maupassant - La main gauche, Ollendorff, 1903.djvu/50

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allouma

Elle répondit avec conviction :

— Oui, tout le mois de Ramadan.

Je pris un air irrité et je lui dis :

— Eh bien, tu peux aller le passer dans ta famille, le Ramadan.

Elle saisit mes mains et les portant sur son cœur :

— Oh ! je te prie, ne sois pas méchant, tu verras comme je serai gentille. Nous ferons Ramadan ensemble, veux-tu ? Je te soignerai, je te gâterai, mais ne sois pas méchant.

Je ne pus m’empêcher de sourire tant elle était drôle et désolée, et je l’envoyai coucher chez elle.

Une heure plus tard, comme j’allais me mettre au lit, deux petits coups furent frappés à ma porte, si légers que je les entendis à peine.

Je criai : « Entrez » et je vis apparaître Allouma portant devant elle un grand plateau chargé de friandises arabes, de croquettes sucrées, frites et sautées, de toute une pâtisserie bizarre de nomade.

Elle riait, montrant ses belles dents, et elle répéta :