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Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/136

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LE LIT.

couvrir une petite chaise de la même époque charmante ; et, la maniant pour prendre les mesures, je sentis sous mes doigts se froisser des papiers. Ayant fendu la doublure, quelques lettres tombèrent à mes pieds. Elles étaient jaunies ; et l’encre effacée semblait de la rouille. Une main fine avait tracé sur une face de la feuille pliée à la mode ancienne : « À monsieur, monsieur l’abbé d’Argencé. »

Les trois premières lettres fixaient simplement des rendez-vous. Et voici la quatrième :


« Mon ami, je suis malade, toute souffrante, et je ne quitte pas mon lit. La pluie bat mes vitres, et je reste chaudement, mollement rêveuse, dans la tiédeur des duvets. J’ai un livre, un livre que j’aime et qui me semble fait avec un peu de moi. Vous dirai-je lequel ? Non. Vous