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Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/168

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RÉVEIL.

tendresse, raffinée et sensuelle, faite surtout du souvenir de ce songe, bien qu’elle redoutât l’accomplissement du désir qui s’était éveillé dans son âme.

Il s’en aperçut enfin. Et elle lui dit, tout, jusqu’à la peur qu’elle avait de ses baisers. Elle lui fit jurer qu’il la respecterait.


Il la respecta. Ils passaient ensemble de longues heures d’amour exalté, où les âmes seules s’étreignaient. Et ils se séparaient ensuite énervés, défaillants, enfiévrés.

Leurs lèvres parfois se joignaient ; et, fermant les yeux, ils savouraient cette caresse longue, mais chaste quand même.

Elle comprit qu’elle ne résisterait plus longtemps ; et, comme elle ne voulait pas faillir, elle écrivit à son mari qu’elle désirait retourner près de lui et reprendre sa vie tranquille et solitaire.