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Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/171

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RÉVEIL.

coupé, c’était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses, c’était lui qu’elle étreignait, qu’elle enlaçait, qu’elle appelait de tout l’élan de son cœur, de toute l’ardeur exaspérée de son corps.

Quand elle s’éveilla de ce songe, elle poussa un cri épouvantable.

Le capitaine Fracasse, à genoux près d’elle, la remerciait passionnément en couvrant de baisers ses cheveux dénoués. Elle cria : « Allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en ! »

Et comme il ne comprenait pas et cherchait à ressaisir sa taille, elle se tordit en bégayant : « Vous êtes infâme, je vous hais, vous m’avez volée, allez-vous-en. »

Il se releva, abasourdi, prit son chapeau et s’en alla.


Le lendemain, elle retournait au Val de Ciré. Son mari, surpris, lui reprocha ce