Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/223

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Soudain, le désir me vint de regarder le cadavre de ce centenaire, et je priai qu’on me le montrât.

Les deux paysans, jusque-là placides, s’émurent brusquement. Leurs yeux inquiets s’interrogèrent, et ils ne répondirent pas.

Mon cousin, voyant leur trouble, insista.

L’homme alors, d’un air soupçonneux et sournois, demanda : — « À quoi qu’ça vous servirait ?

— À rien, dit Jules, mais ça se fait tous les jours ; pourquoi ne voulez-vous pas le montrer ? »

Le paysan haussa les épaules. — « Oh ! moi, j’veux ben ; seulement, à c’te heure-ci, c’est malaisé. »

Mille suppositions nous passaient dans l’esprit. Comme les petits enfants du mort ne remuaient toujours pas, et demeuraient face à face, les yeux baissés, avec cette