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Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/46

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MADAME BAPTISTE.

Mon obligeant voisin me confia, à voix basse : « Oh ! c’est toute une histoire. Cette jeune femme s’est tuée, et voilà pourquoi on n’a pas pu la faire enterrer religieusement. C’est son mari que vous voyez là, le premier, celui qui pleure. »

Alors, je prononçai, en hésitant : « Vous m’étonnez et vous m’intéressez beaucoup, monsieur. Serait-il indiscret de vous demander de me conter cette histoire ? Si je vous importune, mettez que je n’ai rien dit. »

Le monsieur me prit le bras familièrement : « Mais pas du tout, pas du tout. Tenez, restons un peu derrière. Je vais vous dire ça, c’est fort triste. Nous avons le temps, avant d’arriver au cimetière, dont vous voyez les arbres là-haut ; car la côte est rude. »

Et il commença : « Figurez-vous que cette jeune femme, Mme Paul Hamot, était la fille d’un riche commerçant du