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Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/26

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Il le tenait, le serrait, la bouche dans ses cheveux blonds, soulagé, consolé, balbutiant : « Georges… mon petit Georges, mon cher petit Georges… » Mais il se rappela brusquement ce qu’avait dit Julie !… Oui, elle avait dit que son enfant était à Limousin… Oh ! cela n’était pas possible, par exemple ! non, il ne pouvait le croire, il n’en pouvait même douter une seconde. C’était là une de ces odieuses infamies qui germent dans les âmes ignobles des servantes ! Il répétait : « Georges… mon cher Georges. » Le gamin, caressé, s’était tu de nouveau.

Parent sentait la chaleur de la petite poitrine pénétrer dans la sienne à travers les étoffes. Elle l’emplissait d’amour, de courage, de joie ; cette chaleur douce d’enfant le caressait, le fortifiait, le sauvait.

Alors il écarta un peu de lui la tête mignonne et frisée pour la regarder avec passion. Il la contemplait avidement, éperdument, se grisant à la voir, et répétant toujours : « Oh ! mon petit… mon petit Georges !… »