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Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/298

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Vous m’avez presque laissé deviner que vous ne teniez qu’aux apparences, que je pouvais, s’il me plaisait, prendre un amant pourvu que cette liaison restât secrète. Vous avez longuement disserté, et fort bien, sur la finesse des femmes, sur leur habileté pour ménager les convenances, etc., etc.

J’ai compris, mon ami, parfaitement compris. Vous aimiez alors beaucoup, beaucoup madame de Servy, et ma tendresse légitime, ma tendresse légale vous gênait. Je vous enlevais, sans doute, quelques-uns de vos moyens. Nous avons, depuis lors, vécu séparés. Nous allons dans le monde ensemble, nous en revenons ensemble, puis nous rentrons chacun chez nous.

Or, depuis un mois ou deux, vous prenez des allures d’homme jaloux. Qu’est-ce que cela veut dire ?

— Ma chère amie, je ne suis point jaloux, mais j’ai peur de vous voir vous compromettre. Vous êtes jeune, vive, aventureuse…

— Pardon, si nous parlons d’aventures,