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Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/47

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l’alluma, et répondit : — Mais je ne le brave pas, bien au contraire ; seulement il m’irrite par sa stupidité… et je le traite comme il le mérite.

Limousin reprit, d’une voix impatiente :

— C’est inepte, ce que tu fais ! Du reste, toutes les femmes sont pareilles. Comment ? voilà un excellent garçon, trop bon, stupide de confiance et de bonté, qui ne nous gêne en rien, qui ne nous soupçonne pas une seconde, qui nous laisse libres, tranquilles autant que nous voulons ; et tu fais tout ce que tu peux pour le rendre enragé et pour gâter notre vie.

Elle se tourna vers lui : — Tiens, tu m’embêtes ! Toi, tu es lâche, comme tous les hommes ! Tu as peur de ce crétin !

Il se leva vivement, et, furieux : — Ah ! çà, je voudrais bien savoir ce qu’il t’a fait, et de quoi tu peux lui en vouloir ? Te rend-il malheureuse ? Te bat-il ? Te trompe-t-il ? Non, c’est trop fort à la fin de faire souffrir ce garçon uniquement parce qu’il est trop bon,