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Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/49

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devant cette porte, en sortant le matin et en rentrant le soir.

Elle disait : — Mais tu ne comprends donc pas, grand niais, que je l’exècre justement parce qu’il m’a épousée, parce qu’il m’a achetée enfin, parce que tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait, tout ce qu’il pense me porte sur les nerfs. Il m’exaspère à toute seconde par sa sottise que tu appelles de la bonté, par sa lourdeur que tu appelles de la confiance, et puis, surtout, parce qu’il est mon mari, lui, au lieu de toi ! Je le sens entre nous deux, quoiqu’il ne nous gêne guère. Et puis ?… et puis ?… Non, il est trop idiot à la fin de ne se douter de rien ! Je voudrais qu’il fût un peu jaloux au moins. Il y a des moments où j’ai envie de lui crier : « Mais tu ne vois donc rien, grosse bête, tu ne comprends donc pas que Paul est mon amant. »

Limousin se mit à rire : — En attendant, tu feras bien de te taire et de ne pas troubler notre existence.

— Oh ! je ne la troublerai pas, va ! Avec