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Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/173

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venir Andermatt, renseigné, grâce à son médecin de Paris, sur la valeur relative des trois charlatans d’Enval !

Et puis, de quoi s’était mêlé le marquis en consultant derrière le dos du mari, du mari seul juge, seul responsable de la santé de sa femme ? Enfin, c’était tous les jours la même chose pour tout ! On ne faisait que des bêtises autour de lui, que des bêtises ! Il le répétait sans cesse ; mais il criait dans le désert, personne ne comprenait, personne n’ajoutait foi à son expérience que lorsqu’il était trop tard.

Et il disait : « Mon médecin », « mon expérience », avec une autorité d’homme qui détient des choses uniques. Les adjectifs possessifs prenaient dans sa bouche des sonorités de métal. Et quand il prononçait : « Ma femme », on sentait d’une façon bien évidente que le marquis n’avait plus aucun droit sur sa fille, puisque Andermatt l’avait épousée, épouser et acheter ayant le même sens dans son esprit.

Gontran entra au plus vif de la discussion, et il s’assit dans un fauteuil, avec un sourire de gaieté sur les lèvres. Il ne disait rien, il écoutait, s’amusant énormément.

Lorsque le banquier se tut à bout de souffle, son beau-frère leva la main en criant :