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Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/215

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Puis, comme Oriol vexé s’obstinait, le banquier fit voter son conseil et ferma la bouche au vieux avec six voix contre deux.

Alors il ouvrit un grand portefeuille de maroquin et tira les plans de l’établissement nouveau, de l’hôtel et du casino, ainsi que les devis et les marchés tout préparés avec les entrepreneurs pour être approuvés et signés séance tenante. Les travaux devaient être commencés dès le début de l’autre semaine.

Seuls les deux Oriol voulurent voir et discuter. Mais Andermatt, irrité, leur dit :

— Est-ce que je vous demande de l’argent ? Non ! Alors, fichez-moi la paix ! Et si vous n’êtes pas contents nous allons voter encore une fois.

Ils signèrent donc avec les autres membres du conseil ; et la séance fut levée.

Tout le pays les attendait pour les voir sortir, tant l’émotion était grande. On les saluait avec respect. Comme les deux paysans allaient rentrer chez eux, Andermatt leur dit :

— N’oubliez pas que nous dînons tous ensemble à l’hôtel. Et amenez vos fillettes, je leur ai apporté de petits cadeaux de Paris.

On se donna rendez-vous pour sept heures dans le salon du Splendid Hôtel.

Ce fut un grand repas où le banquier avait invité les principaux baigneurs et les autorités