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Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/256

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Une voix du dehors annonça :

— C’est vrai, on le tire.

Alors, en une seconde, toute la salle fut debout. On se précipitait vers les portes, on se bousculait, on hurlait vers ceux qui obstruaient la sortie :

— Mais dépêchez-vous, dépêchez-vous donc !

Tout le monde fut bientôt dans le parc. Seul Saint-Landri exaspéré continuait à battre la mesure devant son orchestre distrait. Et là-bas les soleils succédaient aux chandelles romaines, au milieu des détonations.

Tout à coup, une voix formidable lança trois fois ce cri furieux :

— Arrêtez, nom de Dieu ! Arrêtez, nom de Dieu ! Arrêtez, nom de Dieu !

Et, comme un feu de Bengale immense s’allumait alors sur le mont, éclairant en rouge à droite, en bleu à gauche, les rochers énormes et les arbres, on aperçut, debout dans un des vases de simili-marbre qui décoraient la terrasse du Casino, Petrus Martel éperdu, nu-tête, les bras en l’air, gesticulant et hurlant.

Puis, la grande clarté s’éteignant, on ne vit plus rien que les vraies étoiles. Mais aussitôt, une autre pièce partit et, Petrus Martel sautant à terre, s’écria :