Aller au contenu

Page:Maupassant - Pierre et Jean, OC, Conard, 1909.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
200
PIERRE ET JEAN.

— Non, mais tant pis, il est toujours en retard. Commençons sans lui.

Elle se tourna vers Jean :

— Tu devrais aller le chercher, mon enfant ; ça le blesse quand on ne l’attend pas.

— Oui, maman, j’y vais.

Et le jeune homme sortit.

Il monta l’escalier, avec la résolution fiévreuse d’un craintif qui va se battre.

Quand il eut heurté la porte, Pierre répondit :

— Entrez.

Il entra.

L’autre écrivait, penché sur sa table.

— Bonjour, dit Jean.

Pierre se leva.

— Bonjour.

Et ils se tendirent la main comme si rien ne s’était passé.

— Tu ne descends pas déjeuner ?

— Mais… c’est que… j’ai beaucoup à travailler.

La voix de l’aîné tremblait, et son œil anxieux demandait au cadet ce qu’il allait faire.

— On t’attend.