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Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/176

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battait si fort en touchant sa porte qu’il s’arrêta pour respirer. Sa main, posée sur la serrure, était molle et vibrante, presque incapable du léger effort de tourner le bouton pour entrer. Il frappa. La voix de sa mère demanda :

— Qui est-ce ?

— Moi, Pierre.

— Qu’est-ce que tu veux ?

— Te dire bonjour parce que je vais passer la journée à Trouville avec des amis.

— C’est que je suis encore au lit.

— Bon, alors ne te dérange pas. Je t’embrasserai en rentrant, ce soir.

Il espéra qu’il pourrait partir sans la voir, sans poser sur ses joues le baiser faux qui lui soulevait le cœur d’avance.

Mais elle répondit :

— Un moment, je t’ouvre. Tu attendras que je me sois recouchée.

Il entendit ses pieds nus sur le parquet puis le bruit du verrou glissant. Elle cria :

— Entre.

Il entra. Elle était assise dans son lit tandis